Accueillir la rémission
L’accueillir avec soulagement
Après le choc et l’incrédulité à l’annonce d’un diagnostic de cancer de la prostate et durant votre adaptation progressive à cette nouvelle réalité, vous avez dû prendre des décisions en collaboration avec votre médecin et recevoir des traitements. Le suivi avec un urologue, un radio-oncologue ou un oncologue implique maintenant des visites régulières chez ce spécialiste, des analyses d’APS (les acronymes ASP et PSA sont aussi utilisés pour désigner l’antigène prostatique spécifique) et, possiblement, un toucher rectal. Vous avez bien réagi à vos traitements, et votre concentration d’APS a diminué et s’est stabilisée. La rémission est toujours accueillie avec soulagement.
Toutes les mesures que vous avez prises pour traiter le cancer vous donneront le sentiment de mieux contrôler votre vie. Les émotions très fortes, comme la colère, s’atténueront. Par contre, vous devrez peut-être continuer à tenir compte des modifications temporaires à votre vie familiale ou apporter d’autres ajustements en fonction de vos besoins. L’évolution de votre situation pourrait ouvrir la porte à de nouveaux dialogues. Ceux qui étaient incapables d’affronter votre maladie vous reverront peut-être en constatant que vous allez mieux.
Malgré tout, la crainte d’une récidive demeure. Cette réaction est normale dans le cas d’une maladie qui menace la vie d’une personne. La prochaine visite chez le médecin, le prochain test d’APS et les effets secondaires des traitements sont des éléments perturbateurs qui vous rappellent constamment l’existence du cancer. Mais ne perdez pas de vue l’essentiel : vous êtes encore vivant; vous avez lutté pour sauver votre vie et vous avez gagné la bataille. Cette expérience vous a sans doute appris à accorder la priorité aux choses importantes pour vous, à ne rien tenir pour acquis et à vivre aussi intensément que possible. Profitez pleinement de chaque instant que la vie vous accorde.
Se réorganiser

L’après-cancer
Le jour de la fin du traitement et le terme de « rémission » sont deux éléments que les patients touchés par le cancer espèrent et attendent. Mais une fois le traitement terminé, il peut arriver que les hommes ne se sentent pas prêt pour la vie après le traitement.
On pense souvent que le plus difficile est de vivre avec un cancer, mais la période de rémission nécessite une réadaptation également. Pendant votre traitement vous êtes est en contact fréquent avec votre équipe de soin et vous êtes est suivi de près. La fin du traitement peut alors sembler stressante, car ces contacts tendent à s’espacer de plus en plus.
Le fait de récupérer du traitement du cancer ne se limite pas seulement à la récupération « physique » – il s’agit aussi de récupérer émotionnellement. Il est donc important que vous preniez le temps de reconnaître votre peur, votre chagrin et votre solitude qui sont des sentiments normaux après ce type de maladie.
La peur de la récidive est très fréquente chez les rescapés du cancer. Même si plusieurs années peuvent passer sans aucun signe de reprise de la maladie, les rescapés du cancer ont toujours à l’esprit la peur de la rechute du cancer.
Face à cette peur, vous devez prendre conscience de vos sentiments. Vous ne devez pas vous sentir coupable d’avoir ces sentiments ni les ignorer dans l’espoir qu’ils vont s’en aller. De demander à votre médecin ce que l’on peut faire pour réduire le risque de récidive du cancer est un moyen d’y faire face. Voici quelques mesures qui sont également bénéfiques pour vous dans la phase de l’après-cancer :
Prendre soin de votre corps
Avoir une alimentation saine (fruits, légumes) et pratiquer une activité sportive régulière. L’alimentation doit parfois être adaptée notamment en cas de troubles intestinaux suite à la radiothérapie. Un diététicien conseille alors le patient. La reprise du sport après le cancer doit être progressive pour ménager l’organisme. Le sport permet ainsi de mesurer ce « nouveau » corps et d’appréhender ses limites, ses capacités…
Avoir un sommeil équilibré et réparateur
Le sommeil est indispensable à l’organisme et lui permet notamment de se remettre du traitement du cancer et aussi d’être équilibré psychologiquement.
Aller à tous les rendez-vous de suivi
Vous pouvez être angoissé d’aller à vos rendez-vous de suivi, par peur d’une mauvaise nouvelle. Cela ne doit pas vous empêcher d’y aller. En effet, ce rendez-vous peut être l’occasion pour vous de mentionner à votre médecin les signes et symptômes et les effets secondaires – incontinence, troubles érectiles – qui vous inquiète et parler de solutions. Le spécialiste est aussi là pour vous informer sur vos risques de récidive et sur les symptômes à surveiller.
Parler ouvertement de ses craintes
Il faut pouvoir exprimer ses inquiétudes à ses amis, à sa famille, à son médecin ou conseiller et à d’autres malades en rémission. Si vous ne vous sentez pas suffisamment à l’aise pour faire part de vos craintes, vous pouvez les noter dans un journal. Mais il est important de ne pas garder pour soi ses inquiétudes, car cela peut vite devenir un fardeau et favoriser la déprime.
Les difficultés d’adaptation
Les difficultés d’adaptation sont fréquentes après un cancer. Lorsque la personne a été diagnostiquée d’un cancer, elle peut avoir porté toute son attention et son énergie à son traitement afin de guérir. Une fois le traitement terminé, tous les projets qui avaient été mis de côté s’accumulent et demandent du temps. Cela peut apporter du stress et le sentiment d’être dépassé et débordé.
Vous ne devez pas vous sentir obligé de tout réaliser en même temps. Il est nécessaire de s’accorder des temps de repos et de remettre en place une routine quotidienne pour retrouver ses repères. Prendre le temps pour des activités relaxantes, faire partie d’un groupe de soutien et faire du sport sont des moyens de reprendre un rythme actif tout en se ménageant.
Des sentiments persistants de tristesse et de colère peuvent interférer avec votre vie quotidienne. Pour beaucoup de gens, ces sentiments se dissipent. Mais pour d’autres, ces sentiments peuvent se transformer en dépression.
Il faut alors informer son médecin qui, si besoin, prescrira des médicaments ou vous orientera vers un psychologue. Un diagnostic précoce et un traitement rapide sont essentiels pour surmonter avec succès la dépression.
Si la chirurgie ou d’autres traitements ont changé votre apparence physique, vous pouvez vous sentir désorienté et en proie au doute. Les troubles sexuels et/ou urinaires, le gain ou la perte de poids peuvent chez certaines personnes amener à un repli sur soi et à l’isolement. La baisse de l’estime de soi a parfois des conséquences sur les relations conjugales.
Reprendre confiance en soi n’est pas chose aisée. Tout dépend de l’impact des changements et séquelles sur la vie et de la réaction propre à chaque personne. C’est lorsqu’ils reprennent confiance en eux et en leur apparence que leurs relations sociales sont plus apaisées. Le soutien de la famille et des amis est essentiel.
Les hommes pensent parfois que les autres ne peuvent pas comprendre ce qu’ils ont vécu. Cela rend difficiles les rapprochements avec d’autres personnes et peut conduire à la solitude. Envisager faire du bénévolat, s’inscrire dans un club de marche, de vélo, de gym ou encore, adopter un animal de compagnie est un moyen de combattre cet isolement.
Nous sommes là pour vous
Les spécialistes de notre réseau de soutien et de sensibilisation au cancer de la prostate sont spécialement formés, prennent le temps de répondre à vos questions par téléphone et de chercher les renseignements dont vous avez besoin.
Prenez également le temps nécessaire pour consulter chacune de nos pages sur ce site Web, de même que notre chaine YouTube, question de vous familiariser avec la maladie, nos conférences animées par des experts, les ressources disponibles, le soutien qui vous est offert, nos événements et les façons de vous impliquer pour faire avancer la cause.
Retour au travail
Adopter une stratégie pour mon emploi

Pensez-vous à retourner travailler après votre traitement du cancer? Il peut s’agir d’une grande étape positive dans votre vie. Même si vous pouvez avoir hâte de reprendre votre routine habituelle, il est également compréhensible que vous vous sentiez anxieux ou inquiet. Heureusement, un plan de retour au travail peut vous faciliter la transition.
Si vous désirez continuer à travailler malgré le cancer de la prostate et les traitements, vous devriez d’abord trouver des moyens de demeurer au travail avec votre équipe de soins. Par exemple, vous pouvez identifier le type de travail que vous pouvez réaliser ainsi que la durée de la tâche.
Il est aussi suggéré d’étudier avec son supérieur immédiat les éléments suivants :
- un horaire de travail modifié
- une charge allégée de travail
- l’aménagement des responsabilités professionnelles
- l’aménagement de l’espace de travail au bureau
- une formation / mise à jour si vos responsabilités changent
- le soutien d’une personne ressource
- un soutien financier
Lorsque vous êtes au travail, planifiez vos activités professionnelles en fonction de vos capacités et de votre disponibilité. De cette façon, votre employeur peut se préparer en cas d’absence, que ce soit à court ou à long terme. Votre médecin peut aussi vous proposer des moyens de jongler avec les effets secondaires des traitements.
Planifier mon retrait du travail
Il est souvent difficile de concilier le travail et la maladie. Les traitements, tout comme la maladie elle-même, entraînent souvent une baisse d’énergie, ce qui affecte votre capacité à travailler. Ainsi, la peur de perdre votre emploi ou une partie de vos revenus peut générer beaucoup de stress supplémentaire.
Des absences répétées en raison d’un traitement contre le cancer de la prostate peuvent vous faire perdre une grande part de votre revenu, tout comme une absence prolongée ou même définitive. Il pourrait donc être judicieux pour vous de consulter un planificateur financier afin de connaître vos options en cas de retrait permanent.
Pour une absence temporaire, mais plus ou moins prolongée, un travailleur social peut également vous orienter vers des ressources financières à votre portée ou d’autres types de soutien. Il est important que vous ne vous sentiez pas démuni par rapport à votre situation.
Vous avez des droits, en tant qu’employé au Québec et au Canada en ce qui concerne l’emploi et les maladies graves. Visitez le site de la Commission des normes, de l’équité, de la santé et de la sécurité du travail du Québec pour une information complète. Le Programme du travail est responsable du bien-être et de la protection des droits des travailleurs et des employeurs dans les lieux de travail sous compétence fédérale.
M’occuper sans travailler
Il se peut que vous décidiez que l’heure de la retraite a sonné. Par conséquent, vous pouvez continuer à vous sentir utile tout en pratiquant une activité peu épuisante et agréable pour vous. Cela vous permet de rencontrer des gens et de travailler sur vos compétences. Le cancer de la prostate vous prend peut-être beaucoup d’énergie, mais vous pouvez facilement consacrer celle qu’il vous reste à une cause qui vous touche.
Questions d’argent
Tracas financiers

Quand vous retournez au travail, vous pouvez vous sentir soulagé d’avoir de nouveau un revenu stable. Mais il est possible que vous ayez encore des tracas financiers si vous n’êtes pas en mesure de retourner travailler à temps plein pour le moment. Vous pouvez avoir utilisé toutes ou presque toutes vos épargnes pour couvrir les frais engagés lors de votre traitement. Et il peut y avoir des frais permanents, comme pour du matériel ou des suppléments nutritionnels.
Vérifiez auprès de votre service des ressources humaines pour savoir comment vos prestations de maladie et d’assurance-emploi seront affectées après votre retour au travail.
Le directeur des comptes de votre banque, un conseiller en planification financière ou un planificateur financier peut vous aider à dresser un budget et un plan financier maintenant que vous êtes de retour au travail.
Certains de vos frais médicaux permanents (médicaments, matériel et fournitures par exemple) pourraient être réclamés dans votre déclaration de revenus.
Prestations d’invalidité de longue durée
Le régime d’invalidité de longue durée (ILD) est un type d’assurance qui remplace un certain pourcentage de votre salaire si vous êtes incapable de travailler pendant une longue période ou si vous n’êtes pas du tout en mesure de retourner travailler.
Si vous êtes couvert par un employeur, on peut vous verser des prestations d’ILD après que vous ayez reçu toutes vos prestations d’invalidité de courte durée. Les prestations d’ILD varient selon le régime.
On vous demandera de fournir des renseignements médicaux détaillés pour recevoir des prestations d’ILD. Il est possible que vous deviez remplir plusieurs formulaires médicaux, dont certains doivent être remplis par tous les médecins qui se chargent de vous soigner. Il se peut qu’on exige de temps à autre une mise à jour médicale et qu’il y ait une limite quant à la durée des versements.
Vous pourriez être admissible aux prestations d’invalidité gouvernementales par le biais des prestations d’invalidité du Régime de pensions du Canada ou du programme de prestations d’invalidité du Régime des rentes du Québec.