Peu importe le traitement du cancer de la prostate, il est toujours possible que certains effets secondaires se produisent. Cependant, ils n’affectent pas toutes les personnes; si c’est le cas, chacune ne les ressent pas de la même façon. Les effets secondaires de l’hormonothérapie dépendent surtout des éléments suivants:
- Votre type d’hormonothérapie (chirurgie ou médicaments)
- Le type de médicament utilisée et la duré de traitement
- Votre état de santé général
Ces effets indésirables, bien que transitoires, peuvent être difficiles à gérer, et certains patients sont alors tentés d’arrêter le traitement. Toutefois, il est important de garder à l’esprit l’impact thérapeutique majeur de l’hormonothérapie. De plus, il existe le plus souvent des moyens pour soulager ces maux et aider le patient à les surmonter.
Il ne faut surtout pas hésiter à parler de tous vos effets secondaires avec votre médecin lors de vos visites de suivi.
Baisse de libido
La baisse de la production d’hormones entraînera la perte du désir sexuel (libido), et ce, que vous ayez subi une castration chirurgicale ou médicale. Après plus de deux ans d’une médication continue, le taux de testostérone pourrait ne jamais revenir à la normale. Les médicaments qui facilitent l’érection ne sont pas d’un grand secours lorsqu’il n’y a plus de libido.
Néanmoins, malgré l’absence de désir sexuel, il arrive que des patients recourent tout de même aux moyens médicaux qui permettent une érection (voir ci-dessous). Cependant, dans la plupart des cas, votre désir sexuel réapparaît progressivement, une fois le traitement terminé.
Ce que vous pouvez faire
- En discuter avec votre médecin. Vous devriez peut-être consulter un sexologue, soit seul, soit accompagné de votre partenaire. Ces professionnels peuvent aider les couples à resserrer les liens qui les unissent, à communiquer et à étudier différentes façons d’avoir des rapports intimes. Pour en savoir davantage, nous vous invitons à visionner notre conférence sur la sexualité en cliquant ici.
Dysfonction érectile (impossibilité d’avoir une érection)
Il s’agit d’un effet secondaire très courant de l’hormonothérapie en raison de la perte de libido. Elle peut être permanente avec l’ablation des deux testicules. Sinon, elle persiste tout au long du traitement hormonal. De 3 à 12 mois peuvent être nécessaires après l’hormonothérapie pour retrouver une capacité érectile. Si la capacité érectile ne revient pas d’elle-même, on peut avoir recours à des traitements.
Votre capacité érectile après une hormonothérapie dépend de votre fonction sexuelle avant votre traitement, votre âge, votre état de santé général.
Ce que vous pouvez faire
- Votre médecin vous prescrira un traitement vous permettant de retrouver votre capacité érectile et de retrouver une vie sexuelle satisfaisante après votre traitement.
- Les traitements inclus les médicaments oraux tels que le Cialis, Levitra et Viagra (tadalafil, sildénafil, vardenafil); la pastille MUSE, l’injection pénienne, la pompe à vide ou l’implant pénien par voie de chirurgie.
Pour en savoir davantage sur la dysfonction érectile, consultez notre section sur les effets secondaires.
Bouffées de chaleur
Bien que l’on ait tendance à associer ce désagrément aux femmes, les bouffées de chaleur peuvent survenir chez environ 50 à 80% des hommes qui suivent une hormonothérapie. Lorsqu’une bouffée de chaleur se manifeste, vous vous sentez soudain submergé par une onde de chaleur insupportable qui dure plusieurs minutes. On a toutefois remarqué que les bouffées de chaleur et la fatigue ont tendance à s’estomper avec le temps.
Ce que pouvez-vous faire
- Portez des vêtements qui laissent la peau respirer (en soie ou en coton).
- Portez plusieurs couches de vêtements pour pouvoir en enlever lorsque vous avez trop chaud.
- Gardez une bonne circulation d’air dans la maison, en ouvrant les fenêtres et en utilisant des ventilateurs.
- Buvez des liquides pour rester hydraté – de préférence des boissons fraîches non alcoolisées et sans caféine.
- Si vous transpirez beaucoup au lit, mettez des serviettes éponges sur votre matelas et vos oreillers.
- Essayez de prendre un bain ou une douche tièdes plutôt que chauds.
- Parlez de vos bouffées de chaleur à votre médecin si elles sont insupportables – il existe d’autres traitements qui peuvent vous aider.
Gain de poids et fonte musculaire
Le gain de poids et la fonte musculaire sont des effets secondaires courants de l’hormonothérapie. L’augmentation de vos tissus adipeux cause un gain de poids et la perte de tissu musculaire entraîne une diminution de votre force.
Ce que vous pouvez faire
- Vous pouvez atténuer votre gain de poids et la fonte musculaire par un régime alimentaire sain et l’activité physique.
- Vous pouvez également faire appel à un(e) nutritionniste et un kinésiologue (spécialiste de l’activité physique) pour un soutien additionnel. Parlez-en à votre médecin, votre infirmière, le travailleur social de votre CLSC.
Perte de densité osseuse (ostéoporose)
L’ostéoporose est un effet secondaire tardif qui risque de se produire avec certains médicaments hormonaux (LH-RH). Une évaluation de la teneur minérale de l’os peut permettre de déterminer le niveau de risque.
Ce que vous pouvez faire
- On peut ralentir ou prévenir l’ostéoporose par la pratique de l’exercice physique et une alimentation saine.
- Votre médecin peut prescrire des produits ou des médicaments pour prévenir ou traiter cette complication : calcium, vitamine D et même des médicaments comme les bisphosphonates (si les os sont très fragilisés en raison de l’âge ou des effets de l’hormonothérapie).
Changements des caractères masculins
L’hormonothérapie cause la perte de poils et de cheveux ainsi qu’une diminution de la taille des testicules. En effet, les hommes qui prennent des analogues de la LH-RH remarquent que leur scrotum perd du volume avec le temps.
Enflure ou sensibilité des seins
L’enflure des seins chez l’homme s’appelle gynécomastie. Il s’agit d’un effet secondaire courant de l’hormonothérapie du cancer de la prostate, en particulier lorsqu’on administre un anti-androgène par voie orale comme le bicalutamide.
Ce que vous pouvez faire
- L’administration d’œstrogènes et une irradiation préventive des seins réduisent le risque de sensibilité des seins et de gynécomastie.
Fatigue
La fatigue rend une personne plus lasse que d’habitude et peut nuire aux activités quotidiennes et au sommeil. La fatigue peut s’atténuer avec le temps. Il est aussi possible qu’elle se prolonge bien après que l’hormonothérapie soit terminée.
Ce que vous pouvez faire
- L’activité physique peut aider à faire face à la fatigue. Pour en savoir davantage sur la gestion de la fatigue, consultez notre section sur les effets secondaires.
Dépression
L’hormonothérapie administrée pour le cancer de la prostate cause parfois une dépression et des changements dans la stabilité émotionnelle.
Ce que vous pouvez faire
- On peut traiter la dépression en administrant des antidépresseurs. Pour en savoir davantage sur la dépression et comment reconnaître les signes, consultez notre section sur les effets secondaires.
Anémie
L’hormonothérapie cause l’anémie chez certains hommes. Lorsque le nombre de globules rouges ou la concentration en hémoglobine est bas, les tissus du corps n’obtiennent pas suffisamment d’oxygène. Il en résulte de la fatigue et un essoufflement.
Ce que vous pouvez faire
- Le complément de fer est apporté au moyen de comprimés ou directement par voie intraveineuse, en fonction de la tolérance et des circonstances.
- Le niveau de fer ne peut être amélioré par le biais de l’alimentation que lorsque la carence en fer est la conséquence d’un régime déraisonnable.
Augmentation du risque de maladies cardiovasculaires
Cela est dû au fait que l’hormonothérapie entraîne un gain de poids, une moins grande capacité à faire de l’exercice et une augmentation du taux sanguin de lipides et de glucose. De fait, il existe maintenant deux fiches d’information, soit une pour vous en tant que patient et une à remettre à votre médecin de famille.
Vous devriez les télécharger et les imprimer. Si vous n’avez pas d’imprimante, nous contacter au 1 855 899-2873. On s’occupera de vous les envoyer par la poste. Les fiches sont importantes car elles mettent en lumière votre rôle ainsi que celui de votre médecin pour diminuer vos risques d’infarctus (crise cardiaque) ou d’ACV.
Fiche d’information pour vous (bleu) et pour votre médecin de famille (mauve)


Ce que vous pouvez faire
- Il est important de surveiller votre risque de maladies cardiaques et de tenter de prévenir ou de corriger ces maladies autant que possible.
- Vous pouvez atténuer votre gain de poids et la fonte musculaire par un régime alimentaire sain et l’activité physique.
Augmentation du risque de développer un syndrome métabolique
L’hormonothérapie entraîne une diminution de la sensibilité de vos cellules à l’insuline. Elle cause aussi une augmentation de vos tissus adipeux et une diminution de votre masse musculaire. Ces effets accroissent le risque de diabète, de dyslipidémie (p.ex. hausse de votre taux de cholestérol), d’obésité, d’hypertension, etc. chez les hommes à qui on administre une hormonothérapie.
Ce que vous pouvez faire
- Vous pouvez atténuer votre gain de poids et la fonte musculaire par un régime alimentaire sain et l’activité physique.
- Vous devriez les télécharger les fiches d’information pour patients sous hormonothérapie et les imprimer. Si vous n’avez pas d’imprimante, nous contacter au 1 855 899-2873.
Réaction de flambée tumorale
L’administration d’analogues de la LH-RH cause en premier lieu une augmentation temporaire du taux de testostérone qui dure environ une semaine. Cette augmentation peut aggraver temporairement vos symptômes; c’est ce qu’on appelle une réaction de flambée tumorale. Au cours de cette réaction, vous pourriez avoir plus de troubles urinaires ou de douleur osseuse.
Ce que vous pouvez faire
- Votre médecin peut prescrire des anti-androgènes. Administrés par voie orale sous forme de pilules ou de liquide, les anti-androgènes bloquent l’action des androgènes (hormones sexuelles mâles) pour un certain temps afin de réduire les symptômes de la flambée.
Effets secondaires liés à l’orchidectomie
La castration chirurgicale occasionne très peu de complications. D’ordinaire, la douleur postopératoire, le gonflement du scrotum et le saignement de la plaie sont minimes. Comme c’est le cas avec toute opération chirurgicale, il peut se produire une infection au niveau de la cicatrice. Cette infection sera alors traitée par des antibiotiques.
Cette chirurgie entraîne des effets secondaires permanents, y compris le dysfonctionnement érectile et une diminution de la libido en raison du faible taux de testostérone.
Suggestions et conseils
Donnez-vous du temps
- Il y a beaucoup d’information à retenir et n’essayez pas de le faire en une seule journée
- Vous allez sûrement avoir des questions. Écrivez-les pour les avoir en main lors de votre prochain rendez-vous
- Votre corps a besoin de temps pour récupérer durant le traitement
Prendre de saines habitudes de vie vous permettra de vous sentir mieux
- Mangez santé
- Dormez beaucoup
- Faites des activités que vous aimez et qui vous relaxeront
- Socialisez
Acceptez l’aide des autres, ils veulent votre bien
- Aide pratique
- Support émotionnel
- Déléguez des tâches si vous en avez trop, n’en soyez pas gêné
Donnez aussi de votre temps et de l’attention aux autres
- Vos proches ont aussi besoin de réconfort
- Gardez une bonne communication
- Résolvez les problèmes lorsqu’ils surviennent
Activités en cours de traitement
Certaines personnes peuvent continuer à travailler et à pratiquer leurs activités de loisirs habituelles tout en recevant une hormonothérapie. D’autres remarquent qu’elles se fatiguent facilement et qu’elles doivent se reposer davantage. Accordez-vous une sieste lorsque vous en aurez besoin.
Consultez notre section Vivre avec le cancer pour en savoir davantage.
Questions à mon médecin
Voici une liste de questions que vous pouvez poser à votre médecin et votre équipe de professionnels de la santé au sujet de l’hormonothérapie.
- Quel type d’hormonothérapie administre-t-on pour ce cancer ?
- Comment l’hormonothérapie est-elle administrée ? À quelle fréquence ? Pendant combien de temps ?
- Est-il nécessaire d’être hospitalisé pour une hormonothérapie ? Si oui, pendant combien de temps ?
- Quelles sont les chances que le traitement soit efficace ? Quand le saurons-nous ?
- Quels tests fait-on durant la l’hormonothérapie ?
- Quels sont les effets secondaires possibles de l’hormonothérapie ? Quand pourraient-ils apparaître ? En général, combien de temps durent-ils ?
- Quels effets secondaires dois-je signaler immédiatement ? Qui dois-je appeler ?
- Y a-t-il des choses particulières à faire ou à ne pas faire pendant et après la radiothérapie ?
- D’autres traitements seront-ils nécessaires après l’hormonothérapie ? Si oui, de quel type s’agit-il ?
- À quelle fréquence les visites de suivi sont-elles prévues ? Qui est responsable du suivi après l’hormonothérapie ?
Nous sommes là pour vous
Vous avez des questions ou des préoccupations? Surtout, n’hésitez pas. Contactez-nous au 1 855 899-2872 pour discuter avec un de nos professionnels de la santé spécialisés en uro-oncologie. Ils sont là pour écouter, soutenir et répondre à vos questions, celles de votre famille ou de vos proches. C’est simple et gratuit, comme tous nos services d’ailleurs.
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Dernière révision médicale et éditoriale: août 2019
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